« Si vous avez l’oeil aiguisé, mettez le cap sur le site de Benoît Giujuzza, peintre toulonnais, et pointez votre curseur sur « derniers tableaux » et « grand livre ».
Duchamp parlait de la création pavlovienne des peintres devant l’odeur de térébenthine. Discret et méconnu, Giujuzza (…) a mis la couleur dans son rêvier et, à ce titre, nous conforte dans l’idée que l’imaginaire a du sens.
Le situer ?
On peut trouver chez lui des correspondances avec Tapies, De Stael, Morandi, voire les naïfs et Aloîse Corbaz. Nul ne rechignera à tirer son chapeau à ce voyageur sans label, orfèvre des stylisations
audacieuses et des transpositions fulgurantes, le plus souvent d’un dépouillement exemplaire. Artiste quoi qu’il en soit, si peu soucieux de codifier sa démarche, qu’il semble dire dans sa quête d’absolu : voici la
sève de la curiosité humaine. »
Dans cette exposition, Benoît Giujuzza met de la couleur dans son « rêvier », comme il le nomme, et nous conforte dans l’idée que l’imaginaire a du sens. L’atmosphère est intimiste, les lumières sont chaudes. Les couleurs s’unissent aux matières pour un rendu subtil et narratif. C’est pour son goût pour les formes, plus que pour les couleurs, qu’il arrive à recréer des ambiances citadines aux tons chauds. Ses toiles enduites au préalable d’une matière à peine palpable sont ensuite colorées de manière aléatoire, pour laisser le champ libre à l’acte créatif, et faire ainsi apparaître le motif… En nous invitant à rentrer dans son imaginaire, l’artiste nous permet ici, à travers une quarantaine de toiles, d’accéder à la rêverie et d’inventer nos propres histoires…