Cette exposition présente la dernière collaboration de deux jeunes artistes plasticiens de la région toulonnaise : elle associe les recherches photographiques de Léos Ator avec les recherches picturales de Virginie Sanna. C’est une nouvelle occasion d’un échange entre leurs démarches artistiques. Tous les deux épuisent les variations d’une forme simple : Virginie, le carré, qu’elle assemble et déconstruit par les gestes les plus divers, et Léos, la chute de slash dans le paysage.
Ils partagent donc tous les deux un motif en commun : la fissure, la fracture.
Ils documentent ensemble ce motif selon une méthodologie sérielle : si elle use de variations, répétitions pour manifester les dérives du regard dans leurs plus infimes nuances, lui, décline le slash, comme moteur d’une narration : la Chute.
Avec le souci d’une certaine économie de moyens, les deux artistes ont le goût d’une certaine austérité qui rend le geste lisible et le métamorphose :
– Virginie Sanna transcrit un geste inscrit dans le volume, comme la fragmentation de cubes de plâtre, par un geste dans un espace en deux dimensions, la peinture et le dessin. C’est un geste contenu, dont l’expressivité est neutralisée par un protocole, qui révèle les variations du hasard.
– Léos, quant à lui, photographie, en noir et blanc, des slash dans le paysage. Conventionnellement, slash est un signe séparateur qui hiérarchise l’information. La chute d’un slash dans le paysage est le motif et la narration d’une rupture, d’une intrusion dans l’ordre naturel des choses. Slash devient alors emblématique d’un désordre, d’une intrusion à l’échelle du paysage. Ici, ce symbole manifeste la rupture de la séparation de l’imaginaire du réel. Le slash ouvre un seuil sur un au-delà, et accueille donc la possibilité d’une reformulation du réel depuis ces fractures.
