Marek Szczesny

Né en 1939 à Radom en Pologne, Marek Szczesny (prononcer Tchesny) quitte son pays en 1978 pour la France, qui représente à ses yeux la patrie de l’art et de la liberté. Ses premières années à Paris sont pourtant marquées par la solitude la plus absolue, et des  épreuves pour simplement survivre. 

Heureusement doté d’une constitution robuste – comme en témoigne le métier de guide de montagne chargé de porter secours aux personnes en détresse  au sein des monts Tatras qu’il a exercé – il effectue durant plusieurs années les tâches dévolues aux immigrés, comme manœuvre sur des chantiers de travaux publics ou gardien de nuit, tout en s’adonnant avec une volonté inébranlable à sa seule raison de vivre, la peinture.

Au fil du temps, sa situation peu à peu s’améliore, même si sa peinture a du mal à trouver l’adhésion du grand public, en dépit de la vénération que lui vouent nombre d’amateurs fidèles. Bien que lauréat de plusieurs fondations importantes aux États-Unis, où son travail entre en résonance avec le courant de l’ Action Painting qu’on nommera en France Abstraction lyrique, il demeure attaché à la France, dont il acquerra plus tard la nationalité. De nombreuses expositions personnelles et de groupe jalonnent sa carrière en France et à l’étranger. Il est représenté aujourd’hui en France par la galerie Dutko à Paris.

"Le spectateur subit un véritable choc émotionnel..."

Confronté aux œuvres de Szczesny, le spectateur subit un véritable choc émotionnel  comparable à la sidération suscitée par quelques autres grands artistes contemporains de la trempe d’Antoni Tapiès, Jannis Kounnellis, Georg Baselitz, ou Sean Scully. 

Ce n’est pas seulement dans le très grand format de ses tableaux ni dans ses immenses papiers, ni même dans les thèmes abordés, qu’il faut chercher l’origine de cet effet de saisissement, mais dans le travail fondamentalement tragique de Marek Szczesny. Cette puissance dramatique ne s’exprime pourtant que par des moyens purement picturaux, telle sa façon inimitable de tracer des lignes brutales et accidentées, ou de plaquer sur la toile un grand morceau de papier déchiré.

De même, l’utilisation d’une palette de couleurs volontairement réduite à un vert sombre, un ocre rouge, un bleu, ainsi que le blanc et le noir omniprésents. Car pour Szczesny la séduction formelle n’est pas une valeur à rechercher, mais contre laquelle il faut au contraire lutter. L’essentiel à préserver dans un tableau réside dans sa présence existentielle et la tension qui doivent l’habiter. On  peut appliquer à sa peinture la célèbre formule de Jean-Luc Godard : « Les travellings sont affaire de morale ». Car pour ceux qui ont le privilège de le connaître, la morale est chez Marek Szczesny la valeur qui caractérise sa vie.

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