Voyage, voyage(s)
Muriel Feugère, depuis une douzaine d’années, a la volonté de partager une sélection d’œuvres uniques. Elle invite régulièrement des artistes contemporains, émergents ou confirmés, peintres et sculpteurs, à présenter leur travail, lors d’expositions personnelles ou collectives.
Pour sa première exposition à la Maison du Patrimoine, en partenariat avec la Ville de Six-Fours, la galeriste a proposé à six artistes, peintres et sculpteurs, de réfléchir au thème chanté par Desireless en 1987 : « Voyage, voyage(s) », avec une petite variante : un singulier et un pluriel, à chacun de s’emparer de la version qui lui convient.
Ils ont tous répondu avec leur sensibilité, leur écriture, leur univers, pour cette exposition, véritable invitation au voyage.
Ils ont tous répondu avec leur sensibilité, leur écriture, leur univers, pour cette exposition, véritable invitation au voyage.
Pour Annick Leroy, les voyages sont au cœur de l’humain et c’est parfois un saut vers l’inconnu qui donne l’impression d’exister intensément. Renaud Grizard réinvente la réalité en lui apportant la touche de poésie qui lui manque si souvent et Pauline Ohrel s’attache à rencontrer l’extra-ordinaire, à se rendre disponible et s’enivrer de la différence. Les voyages de Jacqueline Marty incitent à l’introspection alors que Benoit Souverbie est dans l’énergie de l’envol. Dans l’œuvre de Sourski, il est aussi question d’envol : vers l’autre, vers soi, vers la nature ou vers l’invisible.
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗥𝗲𝗻𝗮𝘂𝗱 𝗚𝗿𝗶𝘇𝗮𝗿𝗱
Né en 1961 à Paris et résidant à Marseille, ce peintre sculpteur, après des études en architecture, se consacre à la peinture et à la sculpture. Bien que l’architecture soit abandonnée, ses œuvres reflètent l’idée d’espaces et de plans. Ses toiles, graphiques et équilibrées, utilisent la peinture à l’huile et le collage pour créer des paysages simples. Ses œuvres, douces et lumineuses, interpellent sur la place de l’homme dans la société et la nature. Elles incitent à ralentir et à considérer différents points de vue dans un monde effréné. L’artiste, à travers sa puissante et sobre œuvre, offre une philosophie contemporaine. Il invite à la réflexion sur notre existence et le temps qui s’écoule.
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗔𝗻𝗻𝗶𝗰𝗸 𝗟𝗲𝗿𝗼𝘆
Les œuvres d’Annick Leroy, au-delà d’être belles à regarder, touchent à l’essentiel, c’est-à-dire à ce jaillissement de la vie dans l’instant, dans ce moment plutôt court où, faute de temps pour ruser avec lui-même, et se dissimuler sous des jeux d’apparence, l’homme est exactement lui-même, et se livre tout entier, sans retenue, aux forces profondes et élémentaires qui l’animent…
Il y a en Annick Leroy une si vive sensibilité au présent, une intelligence si fine des sentiments et des gestes, un rapport si sensuel avec la matière, que ses sculptures s’offrent à nous dans la pure lumière de la vérité.
Pour cette sculptrice, les voyages sont toujours dans le coeur des
hommes, et c’est parfois l’inconnu qui donne l’impression d’exister
intensément.
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗕𝗲𝗻𝗼𝗶̂𝘁 𝗦𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿𝗯𝗶𝗲
Diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, il incarne un artiste multidisciplinaire. Ses œuvres se déploient à la croisée des arts graphiques, plastiques et métallurgiques. Animé par une passion profonde pour le dessin et le métal, il s’attache à maintenir une proximité sensorielle avec la réalité, en écartant tout superflu dans son expression picturale.
Pour lui, le dessin devient une seconde nature. Une forme d’art de voir où chaque plan observé devient sujet, demandant presque un effort de détachement pour revenir au monde réel.
Sa démarche artistique aspire à transcender le figuratif pour exprimer uniquement l’essence du monde contenu dans le regard porté sur le plan. Il cherche à offrir une vision sensible et brute, privilégiant la simplicité dans ses formats grandissants, explorant la force du trait…
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗝𝗮𝗰𝗾𝘂𝗲𝗹𝗶𝗻𝗲 𝗠𝗮𝗿𝘁𝘆
Jacqueline Marty, artiste imprégnée des ateliers parisiens, a consolidé son style et approfondi ses recherches artistiques.
Inspirée par la mer, elle crée des toiles qui sont comme des océans captivants. Ces paysages sont des voyages introspectifs, révélant des parcelles de vérité à chaque regard.
La subtilité de ses couleurs révèle le travail méticuleux de l’artiste, transformant ses toiles en reflets expressifs de son talent et de son lien unique avec la mer.
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗦𝗼𝘂𝗿𝘀𝗸𝗶
Avec ses sculptures en grès et en bronze, Sourski nous plonge dans un univers irréel où l’imaginaire fusionne harmonieusement avec la matière.
L’alliance audacieuse de la fausse fragilité de la porcelaine sur l’acier et de la chaleur du bois frôlant le bronze crée des œuvres d’une subtilité exceptionnelle. Les postures des corps et le mouvement des volatiles révèlent une réelle sensibilité artistique. Les visages, porteurs de questionnements profonds, captivent le regard et interpellent au plus profond de l’âme.
Sourski, à travers son art, offre une expérience sculpturale qui transcende les limites de la réalité et suscite une connexion émotionnelle unique avec l’observateur.
𝗖𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝘂𝗽𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗣𝗮𝘂𝗹𝗶𝗻𝗲 𝗢𝗵𝗿𝗲𝗹
Née en 1967, Pauline Ohrel, sculpteur basée à Paris et à Bréhat, abandonne le barreau de Paris en 2002 pour se consacrer exclusivement à la sculpture.
Capturant les équilibres instables et les instants fugaces, elle explore les harmonies de la fragilité humaine. Ses sculptures évoquent des émotions sensuelles, esthétiques et intellectuelles, saisissant la fugacité des attitudes et la grâce dans le dépassement corporel.
Sa modernité incarne une sculpture vivante, privilégiant les sens au conceptuel, le cœur à l’esprit. Travaillant le bronze, le plâtre, et le grillage, Ohrel fusionne le volume et la légèreté, la transparence et la consistance, créant un équilibre unique entre figuration et évocation. Sa démarche singulière engage l’étonnement et l’imagination du spectateur, révélant une force inattendue dans quelques grammes de métal.